Un relais de poste du XVIIIe restauré en Provence
Il aura fallu à Charlotte et Stéphane trois ans de travaux minutieux et des heures de chine pour redonner toute sa splendeur à cette bâtisse datant de 1700.
Une fontaine en pierre chinée chez Bidal, à L’Isle-sur-la-Sorgue, accueille les visiteurs. La nouvelle porte d’entrée en bois a été réalisée sur mesure par Guillaume Claveirole, artisan local.
Pour retrouver l’ordonnance originelle, la cuisine est redevenue l’entrée dans laquelle une tapisserie ancienne recouvre le mur principal. Elle s’ouvre de nouveau sur le salon entre deux bibliothèques très symétriques dessinées par Charlotte et faites sur mesure.
Le salon et la cuisine communiquent...
La table et les chaises anciennes de la cuisine ont été chinées à la galerie des antiquaires de Lignane. La cuisinière et la hotte (Lacanche) s’accordent à la crédence en carrelage ancien.
La majestueuse cuisine s’articule autour de deux éléments : un ancien radiateur chauffe-plats en fonte et le lustre en ferronnerie et pampilles, création originale de Dominique et Didier Pic. Le dallage à l’ancienne en pierres de Jérusalem a été acquis auprès de l’atelier de Saint-Cannat, spécialisé dans les matériaux anciens. À gauche, le radiateur chauffe-plats chiné fonctionne à merveille !
Têtes de lit décorées, papier peint à imprimé toile de Jouy, objets chinés… le raffinement du XVIIIe siècle est ici poussé dans le moindre détail.
Les suspensions participent à la solennité de la chambre de maîtres (Mis en Demeure). Les deux têtes de lits, peintes et incrustées de nacre, ont été chinées en Italie. Avec l’usure, les couches de peinture des différentes époques ressortent, créant un effet patiné.
Dans la salle de bains, baignoire et robinetterie ont été achetées chez Hydropolis à Avignon.
Dans la chambre d’amis, un chevet Napoléon III a été chiné à Berne à l’occasion d’un voyage en Suisse.
La tapisserie pistache et chocolat reprend les imprimés champêtres des toiles de Jouy.
Charlotte et Stéphane ont une passion commune : le XVIIIe siècle. Aussi, lorsque l’occasion s’est présentée d’acquérir dans les environs d’Aix-en-Provence un ancien relais de poste de 170 m2 dont la splendeur remonte au Siècle des lumières, ils n’ont pas hésité. L’état des lieux n’était pourtant pas enthousiasmant. Transformé par les propriétaires successifs, le relais avait été quelque peu défiguré et sa restauration s’annonçait ambitieuse…
Il fallut trois ans au couple pour la mener à bien.
À l’aide de Philippe Roquelaure, architecte d’intérieur et ami de la famille, ils modifient la distribution des espaces, créent des ouvertures et redessinent les boiseries et les bibliothèques telles que l’exigeait l’époque qui vit naître la demeure. La décoration requiert également des trésors de patience. Chineurs invétérés, Charlotte et Stéphane visitent régulièrement les antiquaires de L’Isle-sur-la-Sorgue et d’Aix-en-Provence pour remeubler dans l’esprit Grand Siècle cette bâtisse historique.