Textile écoresponsable : la nouvelle collab' The Conran Shop & Pangea
Le plus londonien des concepts stores, art de vivre, parisien accueille jusqu’au 26 février le collectif créatif Pangea. Composé de deux jeunes designers Laetitia Rouget et Colombine Jubert passées reines dans l’art des dessins et des couleurs, le label s’exprime dans le magasin à travers une grande installation textile comprenant des centaines de rubans, des tentures, des drapeaux.
C’est la collection joyeuse de l’hiver : le duo créatif Pangea envahit de lumière le magasin The Conran Shop, rue du Bac à Paris, de ses réalisations textiles aux imprimés colorés. L’installation artistique est baptisée « Magic House » et couvre les murs, les allées, les étals du magasin avec ses rubans, ses tentures, ses nappes, ses coussins... Jamais à court de nouveautés la boutique anglaise accorde sa propre sélection de meubles et d’objets au rythme des dizaines de couleurs franches, vives, parfois pastel, en rose, bleu, vert, jaune, orange de Pangea… Signé Laetitia Rouget et Colombine Jubert, la griffe est l’invitée spéciale de la boutique The Conran Shop jusqu’au 26 février. Retour sur la genèse de Pangea en compagnie de ses deux créatrices.
Comment vous êtes vous rencontrées ?
Laëtitia Rouget : Nous avons toutes deux étudié au Central Saint Martins College of Art and Design de Londres, nous avons même été colocataires pendant cinq ans. J’étudiais la mode mais je m’intéressais déjà beaucoup à l'aspect technique, à la broderie notamment, je me suis tournée vers la céramique, la peinture, le dessin.
Colombine Jubert : Pour ma part, j’ai suivi un parcours lié plus particulièrement à la mode avec des stages chez Alexander McQueen et Dior. Aujourd’hui je suis styliste et je dirige des projets artistiques. Puis, avec Laëtitia, nous avons créé Pangea il y a deux ans.
Que signifie Pangea ?
CJ : C’est le fruit d’une longue réflexion que nous avons partagée Laëtitia et moi pendant le premier confinement lié au Covid. À l’époque nous regardions ce que nous étions en train de vivre et ce vers quoi nous étions en train de tendre. Face à ce monde imposé et effrayant, nous avons préféré imaginer le monde dans lequel nous avions envie de vivre, les valeurs pour lesquelles nous avions envie de nous battre, une société utopique vers laquelle aspirer. Nous avons décidé de l’appeler Pangea.
LR : C’est devenu le nom de notre projet, de notre utopie et de notre marque. Pangea vient de Pangée, le continent originel qui rassemblait toutes les terres émergées il y a 200 millions d’années. Nous considérons Pangea comme un vaste socle de valeurs communes à l’humanité qui nous aide à réfléchir sur ce qui nous rassemble en tant qu’espèce.
Comment définiriez-vous vos créations ?
CJ : D’abord il y a les drapeaux qui évoquent tour à tour la joie, le rêve, l’amour, l’énergie, l’autonomie… Ces drapeaux - des textiles de récupération - sont tracés de couleurs et de dessins, de motifs récurrents et joyeux. Ils invitent chacun à créer mentalement sa propre utopie pour ne pas sombrer dans la morosité ambiante. Chacun de nos objets poursuit ce même objectif.
LR : À l’occasion de notre collaboration avec Conran, nous avons créé des édredons, des coussins, des affiches l’année dernière. Cette saison, nous proposons du linge de table, des serviettes, des nappes brodées, des sets de tables. En septembre, ce sera du mobilier et des objets en bois : un fauteuil, un backgammon, un mobile, des plateaux…Tout en couleurs comme toujours.
Quelles sont vos sources d’inspirations ?
CJ : Nous avons des thèmes récurrents dans notre utopie comme la nature, la joie, le rêve… Pangea est une utopie et nous ne nous fixons aucune barrière ; ainsi nous pouvons traduire une même idée de pleins de façons différentes.
LR : Pour l’instant, nos créations évoluent au gré des catégories : nous avons d’abord créé du linge de lit, puis nous nous sommes intéressées aux arts de la table, la fois prochaine nous explorons le mobilier…
CJ : Surtout, pour que ça fonctionne, il faut que Pangea reste un plaisir et que nous le fassions toujours avec enthousiasme, avec l’envie de découvrir. Après, un pays, un mot, une phrase, une odeur, tout peut nous inspirer.